proie
à des troubles graves conduits par le prévôt
des marchands et des bourgeois de la ville Etienne Marcel. Le dauphin
cherche à s'assurer une certaine sécurité face
aux émeutiers, mais est parfaitement conscient de la puissance
militaire des armes de jet individuelles puisqu'il en limite le
nombre d'utilisateurs patentés.
De nombreuses
villes de France suivront cet exemple et constitueront leur propres
corps d'archers et arbalétriers. Outre le rôle de défense
de la cité, les compagnies avaient trois grandes fonctions
dans la cité: - Maintenir l'ordre en cas de troubles et assurer
la sécurité publique.
- Rehausser
l'éclat des cérémonies officielles, notamment
comme escorte d'honneur de la municipalité.
- Remplir
différentes missions de confiance: prêter main forte
aux officiers royaux et municipaux, recouvrement de taxes, garde
de scellés, etc...
En contreparties
de ces fonctions, les compagnies jouissaient de privilèges
tels que l'exemption des tailles, subsides et gabelles et autres
" aydes qui ont et auront cours à Paris, sauf pour les
réparations et fortifications de la ville, pour l'arrière-ban,
pour la rançon du roi et de ses successeurs " ou 1580
pour les archers le fait d'être déchargé des
taxes relatives aux fortifications de la ville de Paris. Le dernier
privilège qui était l'exemption du guet, concernait
également les facteurs d'arcs: " Nus archiers de Paris
ne doit point de gueit;quar li mestier l'aquite, quar le mestier
est pour servir chevaliers et escuiers et sergents, et est pour
garnir chatiaus ". Le livre des métiers d'Etienne BOILEAU
page 260 édition Depping.
L'arc
, l'arbalète furent respectivement à l'origine les
armes caractéristiques de ces compagnies. Sous le règne
de François 1er, elles sont délaissées pour
la javeline de barde. En 1556 suite à la requête du
capitaine Jehann Ragueneau, commandant les deux compagnies de Paris,
elles sont alors dotées de l'arquebuse et de pistolets, avec
comme armes secondaires des épées et des dagues. Pour
les services d'ordre ordinaire, l'arquebuse était le plus
souvent remplacée par la hallebarde.
Le costume
porté par ces soldats consistait en une soie recouverte d'un
hoqueton, soit aux couleurs de la ville soit à la livrée
du prince auquel on rendait les honneurs. La coiffure d'arme était
le morion, mais le plus souvent un simple chaperon. Les textes ne
nous donnent que peu de détails sur ces tenues; mais ils
distinguent toutefois: les tenues de guerre, les hoquetons de livrée,
les hoquetons " d'orfaverye " et les vêtements des
deux. Malheureusement, l'iconographie est très pauvre. Il
existe à la Bibliothèque Nationale une reproduction
du tombeau de Guillaume le May, capitaine des archers du roi et
de la ville de paris, décédé le 22 janvier
1480. Ce tombeau était dans l'église Saint Pierre
des Arcis aujourd'hui démolie. Le gisant portait heaume et
cuirasse, carquois avec flèches, arc, épée
et dague!
En 1789
les compagnies d'archers et d'arbalétriers furent incorporées
sans distinction aucune dans la garde Nationale. Le 10 mai 1792,
les gardes sont licenciés par Roland ministre de l'intérieur,
durant l'été leurs membres se dispersent entre la
gendarmerie des tribunaux et les nouvelles compagnies de gendarmerie
à pied.
Les
compagnies d'archers et d'arbalétriers ont vécu. Ne
restent présent à ce jour que les coutumes des compagnies
comme le tir à la perche ou le tir au beursault.
|